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 Lamomali à l’AccorArena : une grande fête populaire entre Bamako et Paris !

  Pour son second concert parisien le collectif Lamomali a transformé ce mercredi 17/12 l’AccorArena en agora festive et spirituelle. Porté par Matthieu Chedid, Fatoumata Diawara et la mémoire de Toumani Diabaté, le projet a livré un spectacle incandescent, traversé par la joie, la communion et l’hommage, où se sont entremêlées musiques mandingues, pop contemporaine et énergie collective.

        À 20 h 45, les musiciens font une entrée en procession par le fond de la salle et traversent la fosse dans un mouvement presque cérémoniel. Matthieu Chedid ouvre la marche, suivi de Fatoumata Diawara et d’un collectif dense, soudé. L’AccorArena se lève d’un seul homme.
         Les premières notes de « Ama kora » s’élèvent tandis que le groupe gagne la scène. Les arpèges envoûtants de la kora de Balla Diabaté ouvrent le bal, immédiatement rejoints par la voix lumineuse et presque incantatoire de Fatoumata Diawara. Ce qui frappe d’emblée, c’est l’unité musicale, la fluidité entre tradition mandingue et pop moderne.
          Au centre de la scène trône un immense totem lumineux, véritable colonne vertébrale du spectacle. Tout au long de la soirée il  se pare de motifs multicolores mystiques dialoguant avec les éclairages du plateau. Les danseurs, vêtus de costumes jaunes et bleus éclatants, investissent la scène, renforçant cette impression de rituel joyeux et contemporain.

        « Nous, on n’a pas d’église. On a un totem », lance Matthieu Chedid, désignant ce monument scénique qui symbolise la spiritualité musicale collective et joyeuse Lamomali.   

        Le set pioche largement dans les deux albums de Lamomali (2017 et 2025, Totem), tout en convoquant les tubes emblématiques de -M-.
        De « Je suis Mali », déclaration d’amour et de douleur à un pays meurtri, à « Solidarité », en passant par la poésie poétique de « Il neige à Bamako », métaphore saisissante de l’exil et du choc des mondes, l’AccorArena vibre d’un même souffle. Matthieu Chedid raconte, souriant et ému, sa première fois au Mali avant d’entonner « Amssétou », extrait de l’album Mister Mystère.
         La mémoire de Toumani Diabaté, disparu en 2024, irriguera toute la soirée. Une minute de silence suspend le temps, avant un instrumental de kora d’une grande noblesse, puis « Bel ami », ballade recueillie illuminée par des milliers de téléphones, comme autant de petites étoiles dans la nuit de l’AccorArena.

        La première partie du concert se déroule sur la grande scène principale, puissante et collective. Les morceaux s’enchaînent, entre groove mandingue, funk incandescent et pop fraternelle. Les danseurs envahissent la scène, les percussions dialoguent avec les guitares électriques, et le public chante à l’unisson. La soirée est aussi marquée par une série de duos et d’invités surprises.
        Sur « Totem », le slameur Yamê débarque pour un spoken word intense, entre slam et rap, parfaitement imbriqué dans l’univers griot du groupe.

        Oxmo Puccino fait monter la température sur « Bal de Bamako », avant un moment explosif sur « Machistador » à la mécanique funk redoutable., rejoint par Oli (Bigflo & Oli), débit mitraillette et énergie brute, le tout porté par la guitare survoltée de -M-. Moment fort également avec « Moussow », chant de révolte féministe interprété par Fatoumata Diawara et Lubiana. Surprise totale lorsque la chanteuse malienne saisit une guitare électrique et la fait rugir dans un registre rock, loin des clichés attendus. Après un premier acte flamboyant sur la grande scène , le show change de dimension. Armé de sa Les Paul rouge, -M- descend dans la fosse, traverse la foule, joue au milieu du public, puis grimpe dans les gradins. Un moment bouleversant, lorsqu’il s’arrête devant une femme en fauteuil roulant pour lui jouer quelques notes. Un geste d’attention, et de partage avant de poursuivre sa déambulation dans les gradins.  Pour le final, la fête prend des allures de grande réunion de famille . L’arrivée de Mariam (Amadou & Mariam) déclenche une ovation sur « Je t’aime ». Tous les artistes se retrouvent pour un final chaleureux et festif, véritable célébration du lien humain avant que « Une âme », extrait du premier Lamomali, ne vienne conclure la soirée. Ce second concert parisien de Lamomali,  restera comme un moment de fraternité rare, une grande fête populaire où se sont mêlés héritage mandingue, pop contemporaine et ferveur collective. Plus qu’un concert, une célébration de l’unité, à l’image de ce totem lumineux dressé au cœur de la scène et des esprits à travers une musique qui relie, élève et rassemble, à la manière des grandes aventures artistiques.

        Jean Christophe Mary

        Titres joués :

        Ama kora
        Je suis Mali
        Amssétou (‐M‐)
        Cet air
        Solidarité
        Totem duo avec Yamê
        Il neige à Bamako
        Bel ami
        Mama Sam (‐M‐)
        Je dis aime (‐M‐)
        Manden Djeliw (Chanté par Madou Diabaté)
        Moussow Chanté par Fatoumata Diawara et Lubiana)
        Three Little Birds / One Love (Bob Marley & The Wailers cover)
        Manitoumani (Dédié à Toumani Diabaté)
        Bal de Bamako duo avec Oxmo Puccino
        Machistador (‐M)‐ duo avec Oxmo Puccino & Oli (Olivio Ordonez))

        Rappel :

        Ad vitam
        Je t’aime duo avec Mariam (Amadou & Mariam) & Oxmo Puccino

        Rappel 2 :
        Une âme

Catégories

musique

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