Posted Il y a 2 jours par Lea berroche Théâtre

« La Valse des Pingouins » : l’art du vaudeville selon Patrick Haudecœur !

Dix-sept ans après sa création, La Valse des Pingouins prouve que le temps n’a aucune prise sur l’art du rire. Reprise sur la scène du théâtre du Casino d’Enghien les bains cette comédie burlesque de Patrick Haudecœur déclenche toujours autant le rire. Un rire généreux et contagieux.

L’intrigue est aussi simple qu’efficace. Pour sauver son usine de chaussures, un chef d’entreprise de province organise une réception fastueuse dans l’espoir de séduire un investisseur providentiel et une clientèle prestigieuse. Tout est prévu : smokings impeccables, robes de soirée, champagne à gogo, artistes de music-hall et feu d’artifice final. Mais, comme souvent chez Haudecœur, rien ne va se passer comme prévu. Très vite, la soirée va déraper et sombrer dans un chaos jubilatoire où chaque nouvel événement aggrave un peu plus la situation.

À mi-chemin entre la pièce de boulevard et la comédie musicale, La Valse des Pingouins enchaîne quiproquos, gags visuels, chansons et numéros dansés. Le décor et les costumes volontairement kitsch plongent le spectateur dans une atmosphère années 1930 délicieusement rétro. Les répliques fusent, les situations s’emballent et les effets comiques s’enchaînent à un rythme effréné.

Sur scène, Patrick Haudecœur incarne une nouvelle fois avec une virtuosité réjouissante son personnage d’ de naïf, maladroit et faussement benêt dont le côté clownesque déclenche le rire à chaque apparition. À ses côtés, Isabelle Spade est irrésistible en bourgeoise fantasque, tandis qu’Urbain Cancelier campe un chef de famille et d’entreprise dépassé par l’ampleur du désastre. Élisa Habibi surprend et nous amuse dans le rôle de la fille de la maison, affublée d’un défaut de langage et d’une improbable robe « abat-jour ». En dandy impeccabe,, Philippe Beglia compose un comte veuf débordé par les événements, qui préférerait manifestement être ailleurs. Guillaume Laffly excelle lui en valet blasé tandis que Marina Pangos et Antonio Macipe forment un duo de music-hall aussi explosif que conflictuel. Mention spéciale à Patricia Grégoire, désopilante dans le rôle de la femelle gorille.

La mise en scène, nerveuse et précise, maintient la tension comique de bout en bout. Les comédiens assument pleinement le sur-jeu et le burlesque, poussant chaque situation jusqu’à l’absurde sans jamais perdre le sens du rythme. Résultat : une heure trente de rire ininterrompu, au point d’en avoir parfois le souffle coupé.

La Valse des Pingouins est un modèle du genre, une mécanique comique parfaitement huilée qui confirme le talent de Patrick Haudecœur pour le vaudeville moderne. Un spectacle populaire, intelligent et terriblement efficace. Un spectacle idéal pour les fêtes de fin d’année ! Merci à Blandine et Norma au Théâtre du Casino pour leur accueil toujours aussi chaleureux !