Le musée Carnavalet, Histoire de Paris
Le musée Carnavalet a rouvert ses portes en 2020, après une profonde rénovation qui, sous la direction de Valérie Guillaume, Conservatrice générale du Patrimoine et Directrice du musée Carnavelet, a porté sur la distribution des salles et une présentation plus cohérente des collections. Il rassemble dans deux hôtels particuliers et sur quatre niveaux, pas moins de 625 000 œuvres, de la préhistoire à l’époque actuelle, qui ont trait aussi bien à sa propre histoire qu’à l’histoire de Paris.
C’est immense ! Pour une première visite, nous nous sommes limités au rez-de-chaussée et au sous-sol. Notre premier étonnement fut de nous retrouver dans une rue d’un Paris qui rassemblerait des enseignes d’échoppes des trois derniers siècles. Des plaques de nom de rue nous plongent dans ce vieux Paris. Il en est de tristement célèbres, comme la Rue de la Ferronnerie où fut assassiné Henri IV, d’autres qui nous font déambuler dans des lieux, mystérieux pour nous, comme la Rue des Mauvais Garçons. Partout, sur les murs ou suspendues au plafond, des enseignes en bois, en pierre, en céramiques ou forgées dans le métal, parfois rehaussées de légendes évocatrices, étaient faites pour retenir l’attention du chaland : Au Chat qui dort, l’enseigne d’un marchand de vins du 18e siècle, A la Couronne d’or, une auberge du début du 19 ème siècle, mais encore le fameux Cabaret du Chat-Noir, la pépinière montmartroise des artistes ouverte à la fin du 19ème siècle, qui se signale par un chat noir sur un croissant de lune. Quelques charmantes publicités sont ici et là exposées, comme celle de ce Café représentée ici.






Dans les salles du rez-de-chaussée, nous poursuivons notre visite en parcourant les hauts lieux de la ville. On nous rappelle certains faits historiques de la capitale, comme le Serment du Jeu de Paume, mais aussi l’évolution de la cité. Un Plan de Paris sous le règne de Louis XIII montre notamment la succession des enceintes défensives. Les locataires célèbres, telle la Marquise de Sévigné qui occupa l’Hôtel Carnavalet pendant une vingtaine d’années, ne sont pas oubliés.
Au sous-sol, l’histoire de Paris débute par les temps préhistoriques. Les fouilles entreprises au cœur même de la ville actuelle et dans les environs ont mis à jours des traces de vie sous formes d’artefacts et de tracés d’habitation datant de près de 8000 ans avant notre ère. Sur un site proche de l’actuel Bercy, une dizaine de Pirogues monoxyles datant d’environ 4500 ans avant JC, ont été découvertes. C’était des embarcations en chêne, taillées dans un seul fût de bois, qui témoignent d’une activité de pêche sur les bords de la Seine au néolithique. Ensuite voici le temps des Gaulois, avec la tribu des Parisii qui s’installe là aux environs du 3ème siècle avant JC. Au 1er siècle dans la petite ville de Lutèce, bâtie sur l’Ile de la Cité et la rive gauche de la Seine, qui ne s’appellera Paris que deux siècles plus tard, les gallo-romains ont construit des Arènes qui pouvaient accueillir près de 15 000 personnes !. Ce site témoigne de la fusion de la culture gauloise et de la culture romaine, comme l’illustrent Mercure, le Dieu du commerce et des voyageurs vénéré par les deux peuples, ou encore Mercure et Rosmerta, cette dernière étant la déesse gauloise de la fertilité et de l’abondance.
Impressionnés par la beauté de l’architecture et l’aménagement des volumes et enthousiasmés par la richesse des collections, nous nous promettons une prochaine visite pour admirer les œuvres du Moyen âge, que nous n’avons vues que trop furtivement, ainsi que les deux étages supérieurs consacrés aux périodes plus récentes jusqu’à nos jours.



Musée du Carnavalet-Histoire de Paris, 23 Rue de Sévigné, 75003 Paris. Tél : 01 44 59 58 58. Architectes : Pierre Lescot, François Mansart, Pierre Bullet.
Christian de Rouffignac et Hervé Lejosne, Rédacteurs, Léa Berroche, Directrice du magazine « Arts Culture Evasions ».
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