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Mélodie Ducoeur présente Le Royaume de Séraphin

Cette maman de quatre enfants est devenue l’auteure de toute une saga, importée sous plusieurs formats et destinée à différentes générations. Tout a commencé le jour où cette écrivaine belge a présenté une nouvelle, dans le cadre d’un appel à textes. En s’inspirant de cette histoire magique, elle en vient à rédiger des livres pour les jeunes enfants, les adolescents, mais aussi les adultes. Son but ? Aider par la lecture les personnes endeuillées. En particulier les parents ou les frères et sœurs, qui doivent apprendre à grandir et à traverser la perte d’un être cher. En effet, ce sujet tabou est rarement abordé, puisque la mort fait peur. Elle est inéluctable : elle attend tout le monde et peut frapper à tout âge. Mais loin de tomber dans le piège d’un nihilisme ou une forme de pessimisme anxiogène, cette artiste engagée a décidé de créer tout un univers enchanteur, qui donne du baume au cœur. Cela permet ainsi d’imaginer un Au-Delà façonné pour le bien-être de ces gamins partis trop tôt et transformés en véritables petits anges…

Dimitri, dix ans, est atteint d’un trouble de l’attention. À cause de ce déficit (qui est un vrai handicap invisible), de nombreux camarades se moquent de lui. A l’école, ce n’est pas facile non plus avec les professeurs, qui pensent qu’il est bête ou simplement mal élevé. Sa maman Gaëlle est là pour le soutenir. Elle en vient même à organiser des pièces de théâtre, où elle met en scène son petit qui a toujours la tête « dans la lune ». Malgré toutes ses tentatives pour l’aider, cela ne suffit pas… Du haut d’un pont, Dimitri se donne la mort. C’est ainsi que débute le cœur du récit, puisque le défunt accède à une autre dimension. Semblable au paradis, il intègre le royaume de Séraphin. Sur place, il rencontre Timéo, un bébé qui s’est étouffé avec son propre cordon ombilical.

Malgré son très jeune âge, le nourrisson peut parler et comprendre ce qu’on lui dit. Dimitri croise la route de Titouan, Tifanie … Et aussi des adultes, dont Séraphin qui est sage et puissant, mais également Martine. Cette dernière s’occupe des confessions. Des mamies sont présentes pour câliner ces chérubins, qui ont été arrachés à la planète Terre. Pourtant, ce n’est pas parce qu’ils n’appartiennent plus au monde des vivants que les enfants n’ont pas de pouvoir sur la réalité. Bien au contraire : ils peuvent interagir autrement avec leurs proches, en leur donnant notamment de beaux rêves. D’ailleurs, les bébés et les petits sont dotés de superpouvoirs… Celui de Dimitri ? Celui de créer la joie et susciter le rire. Leurs missions sont multiples. Timéo par exemple, peut toucher le ventre de sa maman et y faire naître la vie. Mais apprivoiser et maîtriser de telles compétences ne s’accomplit pas aussi rapidement qu’on pourrait le croire. En effet, les petits devront travailler, réfléchir et se concentrer pour pouvoir profiter de ces dons spéciaux.

De son côté, la mère de Dimitri n’a pas renoncé à la vie. Consciente de sa propre détresse, elle décide de passer à la vitesse supérieure. Puisque son fils n’est plus de ce monde, elle va sensibiliser les jeunes dans des écoles, afin de leur présenter des programmes d’approche du harcèlement. Grâce à sa grande patience et son bon cœur, elle réussit à changer les mentalités, petit à petit. Certes, le harcèlement ne disparaîtra pas, mais éduquer un jeune enfant à cesser d’adopter des comportements toxiques, c’est maximiser les chances qu’il devienne un adulte responsable et sain. L’objectif de Gaëlle concerne également la lutte, la prévention contre le suicide. Aider quelqu’un en souffrance est une attitude humaine. Grâce à cette empathie, nous pouvons donc créer des liens indéfectibles avec nos semblables. Les personnes qui songent au suicide peuvent y penser très jeunes, même si l’opinion publique n’y croit pas.

En effet, le site www.has-sante.fr estime que « le suicide représente la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans. C’est aussi la 5e chez les moins de 13 ans. En 2016, 26 décès par suicide ont été enregistrés chez les moins de 15 ans et 352 chez les 15-24 ans, soit des taux respectifs de 0,3 et 4,5 pour 100 000 habitants. » Quant au harcèlement scolaire, l’UNESCO présente des chiffres alarmants. 30 % des élèves dans le monde, tous pays confondus ont été victimes de harcèlement. Pour la France, cela concerne un enfant sur dix, sans compter tous ceux qui ne parlent pas et qui sont passés sous silence. C’est pourquoi ce roman affiche une qualité indéniable : celle de sensibiliser, grâce à un livre intergénérationnel gorgé de poésie. Mélodie Ducoeur ne donne pas la clef du bonheur ni une solution ultime au chagrin. En revanche, elle délivre un puissant message, qui permet de penser la vie autrement.

Dans Le Royaume de Séraphin, certaines valeurs sont farouchement défendues et pourront être grandement portées par de jeunes lecteurs. Parmi elles, l’importance de l’entraide, l’urgence d’écouter ses propres émotions et de communiquer. Il faut accepter l’autre, en dépit de sa différence et de s’ouvrir à lui. La tolérance : voici le maître-mot de ce livre réconfortant, qui se lit et se déguste comme un chocolat chaud au coin du feu. Malgré des thématiques très dures et délicates, l’auteure parvient à poser des mots doux sur des réalités qui dérangent. C’est une lecture qui se dévore rapidement et ne s’oublie pas de sitôt ! Un véritable coup de cœur en perspective.

Zack SEMINET

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livres

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