Bonjour l’Alsace/idée d’évasion
Après Eguisheim en 2013 (et avant Hunspach en 2020), Kaysersberg a été consacré « Village préféré des Français » en 2017.
Kaysersberg est une petite ville de 2 700 habitants typiquement alsacienne qui se trouve dans la région historique et culturelle du Sud de l’Alsace.
Chaque année, 7 à 800 000 touristes y admirent l’église Sainte-Croix, le pont fortifié, les maisons à colombages chatoyantes et le château impérial de Schlossberg. Niché à 40 mètres de haut, le bâtiment du XIIe siècle offre une vue magnifique sur la ville, les vignobles environnants et les montagnes vosgiennes.

Un peu d’histoire
On fait mention pour la première fois de Kaysersberg en 1227 lorsque l’empereur du Saint-Empire romain germanique, Frédéric II, petit-fils de Frédéric Barberousse, ordonne l’achat du château.
L’empereur y choisit de construire une des forteresses les plus imposantes de sa ligne de défense pour se protéger des ducs de Lorraine qui auraient pu profiter de ce passage pour envahir l’Empire. La bourgade entame alors une phase d’expansion et d’enrichissement.
Le 18 mars 1293, Kaysersberg devient ville d’Empire (ville qui ne relève d’aucun autre seigneur que de l’Empereur lui-même).
Aux XIVe et XVe siècles, la ville prospère grâce à l’attribution de nombreux privilèges. L’empereur Charles IV y séjourne au printemps 1354 et se révèle être le grand bienfaiteur de la ville, lui accordant de nouveaux privilèges. Il appuie de son autorité la création de la Décapole le 24 septembre 1354 qui subsistera pendant trois siècles (alliance de dix villes libres d’Alsace au sein du Saint-Empire romain germanique).
La guerre de Trente Ans ruinera la florissante ville. Elle se repeuplera peu à peu jusqu’à la Révolution française et retrouva alors ses activités passées.
De nos jours ce charmant village attire des touristes du monde entier dans son cadre médiéval préservé.
A visiter
L’Hôtel de ville bâti entre 1604 et 1605. Ce bâtiment de la Renaissance Rhénane présente une belle façade avec un oriel de deux étages.
L’église Sainte Croix. Sa construction s’est faite par étapes du XIIe au XVe siècle. Le portail roman, encadré de colonnes avec des chapiteaux à décors variés (animaux et végétaux), présente un beau tympan représentant le couronnement de la Vierge (l’artiste se serait représenté dans le coin gauche). À l’intérieur, un superbe Christ en croix, monumental (4,10 mètres), daté du XVIe siècle.
La maison natale d’Albert Schweitzer et le musée dédié.
Le château impérial construit entre le Xe et XVIe siècle, forteresse de garnison qui permettait de surveiller toute la vallée.
Et puis
Flâner au hasard à travers ces ruelles magnifiques pour découvrir et admirer les très belles maisons ainsi que des restes du système défensif de la ville (dont une tour d’enceinte). Au fil des rues, le visiteur aura peut-être la chance de croiser Delphine Wespiser, enfant du pays et Miss France 2012 qui sera heureuse de parler de ce beau village dont elle fait la promotion.
Albert Schweitzer

Le grand homme de Kaysersberg est bien entendu le Docteur Albert Schweitzer (1875-1965). Musicien, théologien, philosophe, médecin, prix Nobel de la Paix (1952), officier de la Légion d’honneur dont on ne compte pas les plus hautes distinctions internationales.
Albert Schweitzer a créé trois hôpitaux à Lambaréné (Gabon) en 1913, 1924 et 1927 dont le plus ancien est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il soigna et sauva des milliers de malades malgré les contraintes et difficultés épouvantables qu’on peut imaginer en pleine brousse, dans cette lointaine contrée africaine en ce début du vingtième siècle, au point d’être élevé au rang d’icône au Gabon.
La pièce de théâtre de Gilbert Cesbron Il est minuit, docteur Schweitzer (1951) a remporté un grand succès. Elle a été adaptée à la radio et portée à l’écran l’année suivante par André Haguet qui a confié le rôle principal à Pierre Fresnay. Albert Schweitzer a inspiré une dizaine d’autres œuvres cinématographiques dont une hagiographie américaine d’Erica Anderson et Jerôme Hill (Albert Schweitzer), Oscar du meilleur film documentaire en 1958.
En 2010, le documentariste allemand Georg Misch a réalisé Albert Schweitzer, anatomie d’un saint, pour la télévision et le cinéma.
D’innombrables monuments, fresques, timbres, noms de rues, établissements scolaires, hôpitaux … portent son nom en France, en Allemagne et sur tout le continent africain et de très nombreux livres ont été dédiés à ce grand humaniste qui a consacré toute sa vie à son œuvre jusqu’à sa mort à Lambaréné le 4 septembre 1965.
La visite de la maison natale et du musée Albert Schweitzer sis à Kaysersberg est très intéressante.
Office de Tourisme : www.kaysersberg.com
Tél. 03.89.78.22.78
Article rédigé par Pierre Caspar
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