Le marquis de Saint-Sozy : Un aristocrate quercinois au Siècle des Lumières de l’auteur Xavier-Marie Garcette/livre
C’est en mai 2019 que la maison d’édition de L’Harmattan présente un roman historique, en mêlant des éléments véridiques, authentiques avec des personnages fictifs. Ce sont spécialisés dans les études et les recherches fondées sur des thèmes de tous bords en lien avec la culture, les sciences humaines et sociales, ainsi que les sciences de la vie et de la santé. Elle s’est également engagée à soutenir l’écriture et le travail de jeunes auteurs et à publier des œuvres qui ne sont pas toujours évidentes à dégoter dans les librairies. L’Harmattan s’est fixé pour mission d’offrir à ses lecteurs une variété de contenus, à la fois diversifiée et riche, et de promouvoir l’expression de l’art et des idées. Avec un tel catalogue et une ligne éditoriale aussi éclectique, Le Marquis de Saint-Sozy a parfaitement trouvé sa place.
Le récit se déroule au XVIIIe siècle, et plus précisément pendant la seconde moitié de ce que l’on considère comme le siècle des Lumières. Xavier-Marie Garcette s’inspire et puise dans sa propre histoire, puisqu’une partie de l’intrigue accorde une importance cruciale au Sud-Ouest de la France, au Quercy. Le prologue introduit donc François de Saint-Sozy et Élisabeth Vigée-Lebrun, alors qu’ils transportent une toile les représentant tous les deux en compagnie de l’illustre musicien Wolfgang Amadeus Mozart a été un compositeur classique célèbre du 18e. Né en Autriche en 1756, Mozart a commencé à apprendre le clavecin, la harpe et le violon dès ses trois ans. Son père, Leopold Mozart en personne. Ce génie mythique a écrit sa première symphonie à l’âge de quatorze ans.
De plus, il a imaginé et concrétisé des symphonies, des opéras, des concertos pour piano et d’autres œuvres pour différents instruments. Ses travaux sont considérés comme les plus grandes contributions à la musique classique européenne. Aujourd’hui, son succès retentissant touche toutes les générations, qui ont notamment découvert son art, grâce au film de Miloš Forman intitulé « Amadeus », sorti en 1984 ou encore plus récemment, la comédie française « Mozart l’opéra rock » de Dove Attia, en 2009. Cette fois, Xavier-Marie Garcette introduit le musicien comme un élément central de l’intrigue du Marquis de Saint-Sozy.
Au fil de son texte, l’auteur tisse les origines de cette famille riche, qui s’est attiré les faveurs de la couronne. Avec le temps, les nobles changent de statut. Autrefois protégée, cette classe influente perd de sa superbe. Mozart n’est pas le seul personnage historique ayant véritablement existé, et qui est présenté dans l’ouvrage. C’est notamment le cas pour le roi Louis XV, qui rencontre François alors qu’il est enfant. Habitué à la tranquillité de la Dordogne, il est surpris de découvrir Versailles et son boucan. Son oncle Emmanuel de Noailles le prend sous son aile, tandis que le jeune garçon inexpérimenté se charge d’enseigner le latin à ses cousins. François peine à trouver sa place dans cette sphère si différente de ce nid où il est né. Il fait la rencontre d’éminents personnages dont Buffon ou Alexis Claude Clairaut. Pour rappel, Georges-Louis Leclerc de Buffon était un mathématicien, naturaliste et physicien. Il a été l’un des premiers à étudier la géométrie et les probabilités et a écrit des ouvrages de référence sur la botanique, la zoologie et la géologie. Ses travaux sur la théorie de la Terre ont également contribué à la formation de la géodynamique moderne. De son côté, Alexis Claude Clairaut était un mathématicien et astronome, contemporain de Buffon. Pionnier de l’astronomie et des mathématiques, il a réalisé de nombreuses découvertes importantes. Entre autres, Clairaut a été le premier à établir l’attraction universelle et à démontrer que notre planète et la Lune sont attirées par leur propre gravité. Ses travaux ont également contribué à la formation de la relativité et de l’équation de Laplace… Autrement dit, ce sont des intellectuels, ce qui change drastiquement du milieu très croyant et traditionnel, concernant la foi chrétienne. François est surpris de se confronter à des esprits qui se moquent ouvertement de la Bible. Tout d’abord très méfiant vis-à-vis de ce monde artificiel, qu’il méprise, François s’habitue petit à petit. Il réussit à trouver une espèce d’équilibre entre ses visites auprès de l’abbé Pingré ou Mercier, à l’abbaye — et les salons parisiens qui cultivent le scandale. Il croise le chemin d’une jeune femme qui l’hypnotise : Anne de La Popelinière. Avec son visage semblable à celui de la Sainte-Vierge, elle entretient une liaison avec lui, même s’il voyage beaucoup. Dans ce roman en deux parties, Xavier-Marie Garcette accorde une grande importance au voyage. Avec ses personnages, l’auteur décrit un arbre généalogique souvent dysfonctionnel, en développant des histoires tragiques et parfois tristement réalistes. A quoi ressemblera donc la lignée de François de Saint-Sozy ? Réussir a-t-il à inverser le sort, et à sauver cette dynastie ? Xavier-Marie Garcette maîtrise parfaitement son sujet. Grâce à ses solides connaissances en la matière, il peut traiter de tabous de l’époque, sous une plume élégante et classique. Une belle leçon qui appelle à l’humilité. Le Marquis de Saint-Sozy détient tous les éléments clefs d’un grand roman historique, dans la digne lignée d’un Tolstoï à la française.
Zack SEMINET
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